Mémoires de Luther écrits par lui-même, Tome II by Jules Michelet et Martin Luther

Mémoires de Luther écrits par lui-même, Tome II by Jules Michelet et Martin Luther

Auteur:Jules Michelet et Martin Luther [Luther, Jules Michelet et Martin]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Luther, Martin, 1483-1546
Publié: 2014-01-06T23:00:00+00:00


CHAPITRE VII.

Maladies.—Désir de la mort et du jugement.—Mort, 1546.

«Le mal de dents et le mal d'oreilles sont bien cruels; j'aimerais mieux la peste et le mal français[r162]. Lorsque j'étais à Cobourg, en 1530, je souffrais d'un bruit et d'un sifflement dans les oreilles: c'était comme du vent qui me sortait de la tête... Le diable est pour quelque chose là-dedans.

»Il faut manger et boire du vin quand on est malade.» Il se traita ainsi à Smalkalde, en 1537.

Un homme se plaignait de la gale; Luther lui dit[r163]: «Je voudrais bien changer avec vous; je vous donnerais dix florins de retour. Vous ne savez pas combien c'est une chose pénible que le vertige. Aujourd'hui je ne puis lire de suite une lettre entière, pas même deux ou trois lignes du Psautier. Le bourdonnement recommence dans les oreilles, au point que souvent je suis près de tomber sur mon banc. La gale, au contraire, est chose utile, etc.»

Après avoir prêché à Smalkalde, et dîné ensuite, il éprouva les douleurs de la pierre[a76], et pria avec ardeur[r164]: «O mon Dieu, mon seigneur Jésus! tu sais avec quel zèle j'ai enseigné ta parole. Si est pro gloriâ nominis tui, viens à mon secours; sinon, ferme-moi les yeux. Ego moriar inimicus inimicis tuis. Je meurs dans la haine de ce scélérat de pape, qui s'est élevé au-dessus du Christ.» Et il composa à l'instant, sur ce sujet, quatre vers latins.

«Ma tête est si variable et si faible que je ne puis rien écrire ni lire, surtout à jeun.» (9 février 1543. Voyez aussi le 16 août.)

«Je suis faible et fatigué de vivre, et je songe à dire adieu au monde, qui est maintenant tout au malin. Que le Seigneur m'accorde une bonne heure et un heureux passage. Amen.» (14 mars.)

A Amsdorf.—«Je t'écris après souper, car à jeun je ne puis sans danger jeter les yeux sur un livre; je m'étonne fort de cette maladie, et ne sais si c'est un soufflet de Satan ou si ce n'est que faiblesse de nature.» (18 août 1543.)

«Je crois que ma véritable maladie, c'est la vieillesse, ensuite la violence des travaux et des pensées, mais surtout les coups de Satan; c'est ce dont toute la médecine du monde ne me guérira pas[a77].» (7 novembre 1543.)

A Spalatin.—«Je t'avoue que, dans toute ma vie et dans toutes les affaires de l'Évangile, je n'ai jamais eu d'année plus troublée que celle qui vient de finir. J'ai une terrible affaire avec les juristes, au sujet des mariages clandestins; ceux que j'avais cru devoir être de fidèles amis de l'Évangile, je trouve en eux des ennemis cruels. Penses-tu que ce ne soit pas pour moi un supplice, je te le demande, mon cher Spalatin?» (30 janvier 1544.)

«Je suis paresseux, fatigué, froid, c'est-à-dire vieux et inutile. J'ai achevé ma route; reste seulement que le Seigneur me réunisse à mes pères, et rende à la pourriture et aux vers ce qui leur appartient. Me voilà rassasié de vie, si cela peut s'appeler de la vie. Prie pour moi, afin que l'heure de mon passage soit agréable à Dieu, et à moi salutaire.



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